Donnie Darko, le camp du Bien et les émotions identitaires

Si vous suivez régulièrement @LeLapinTaquin, souvent en lutte contre les idéologues « anti-raciste » de la gauche, vous avez peut-être pu constater qu’il emploie régulièrement des références du film Donnie Darko de 2001. Suite à ses vidéos, j’ai donc décidé de visionner ce film, par curiosité. Une scène traitant de la question des émotions humaines m’a alors frappé : un véritable parallèle pouvait en être fait entre cette scène et la doxa médiatique contemporaine.

Parallèle entre l’affiche du film Donnie Darko et l’infographie utilisée par le Lapin Taquin

 

L’axe de « l’Amour» et de « la Peur»

La scène en question oppose le personnage principal (Donnie Darko) à l’un de ses professeurs (Kitty Farmer), lors d’un « cours » portant sur les émotions humaines et le développement humain en général.

 

Le professeur en question est endoctriné par une secte. Le principe de cette secte est de diviser toutes les émotions humaines en deux catégories : l’amour et la peur. Le dogme de ce culte est de faire en sorte que tous les individus abandonnent toute émotion négative, catégorisées comme « la Peur », afin de pouvoir se consacrer aux émotions positives, catégorisées comme « l’Amour ».

Ainsi, quelque soit le problème exposé par les personnages du film, la réponse du culte est incessamment la même : « abandonne la peur », « rejoins l’amour », leur solution miracle qui s’applique à tout le monde, dans toutes les circonstances.

La confrontation entre Donnie et son professeur, prend source dans un exercice fait en classe. Chaque élève doit alors lire un scénario de la vie courante, et placer une croix sur l’axe Peur-Amour pour catégoriser les émotions inspirées par le court texte.

Donnie refuse, et essaye d’expliquer à sa professeur que la tache demandée est impossible, et que les émotions humaines sont bien plus complexes qu’un simple axe qui serait tendu entre la peur ou l’amour. Devant la remise en question de son dogme d’amour, le professeur se trouve alors terrifié par Donnie, devenu incarnation de la Peur.

 

Parallèle avec le réel, les registre émotionnels de la peur et de l’amour omniprésents dans les médias au détriment de la raison

Cette scène m’a particulièrement frappée car cet axe de la peur et de l’amour est en réalité omniprésent dans les discours politiques et journalistiques que nous pouvons entendre. Dans ces discours, il est constamment question de « rejeter la peur », « de jouer sur les peurs », « de s’aimer les uns les autres pour le vivre-ensemble », « d’aimer la France multiculturelle ». Autant d’expressions affectives très étranges qui sont psalmodiées mêmes dans les conversations de tous les jours entre individus lambda. Bien sur, ces discours sont toujours accompagnés d’un champ lexical relativement réduit à base de « phobies ». Plus récemment, nous avons même pu voir la présidente du parti RN, Marine Le Pen, devoir se justifier de “répandre la haine” pour un tweet visant le groupe terroriste Daesh. Il faut aimer tout le monde. Même Daesh? Oui, même Daesh. Ils n’auront pas notre haine.

Ce dogme absurde est présent dans de nombreuses politiques menées par nos gouvernements. Les problèmes sont appelés à être résolus par l’Amour, toute solution pragmatique est catégoriquement refusée. Cette logique mortifère dérive au point que nous cherchions à déradicaliser de dangereux terroristes par des séances de caresses de hamsters, avant de les remettre en liberté.

Le discours des médias est très homogène, et peut se résumer ainsi : « Abandonnez toute peur, même si il y a des raisons très avérées de craindre ce que vous craignez. Il ne faut pas faire d’amalgame et aimer tout le monde, tout le temps, inconditionnellement. » Il existe néanmoins une exception à cette nouvelle religion d’amour : « Cependant… ceux qui remettent en question cet impératif d’amour inconditionnel doivent subir toute votre haine et toute votre peur. »

 

Ruth Elkrief réalisant une interview d’Eric Zemmour pour BFM TV le 17/09/2018

 

Il faut rappeler qu’un danger peut être parfaitement avéré, que la peur est une émotion parfaitement naturelle et saine, et que répéter en boucle que l’amour nous sauvera, ne nous sauvera pas réellement. Il faut dire que dans les rangs de cette nouvelle Eglise, il y a de nombreuses personnes qui ne sont pas bienveillantes et qui exploitent ce discours omniprésent d’amour inconditionnel pour commettre le pire et faire avancer leur propre agenda.

Puisque tout cela ne peut plus être entendu et puisque cette nouvelle Eglise ne comprend pas autre chose que le langage émotionnel, parlons-lui avec nos émotions.

 

L’amour inconditionnel de toutes choses, n’est qu’un amour du dogme, au détriment de tout ce que l’on prétend aimer. La peur et la colère sont des réponses à la menace de destruction de ce que nous aimons.

Ce qui anime aujourd’hui les franges nouvellement conservatrices de la société n’est pas réellement la peur, mais une colère ressentie face au saccage méthodique opéré par cette Eglise dans nos pays. En quelques décennies, elle a laissé proliférer le crime jusqu’à ce qu’il atteigne à des sommets jamais observés en Europe en temps de paix. Elle a mis en danger notre culture, en entretenant une immigration des plus massives. Elle a tenté de déconstruire notre héritage civilisationnel en ruinant l’instruction de nos enfants, en pratiquant un révisionnisme intensif de notre Histoire, et en allant jusqu’à instaurer comme dogme absolu la négation de notre propre existence.

Toutes ces émotions de peur et de colère ont pourtant bien quelque chose à voir avec l’amour. L’amour de nos enfants, quand nous pensons au pandémonium que nous leur légueront, si jamais seulement nous parvenons à leur livrer un pays. L’amour de nos proches, que nous soumettons à des risques constants d’agressions. L’amour de notre civilisation qui a excellé dans les arts, dans les sciences, dans la philosophie depuis plus de 3000 ans. L’amour de notre art de vivre et de notre culture, permettant une liberté et une prospérité inexistantes ailleurs sur la surface du globe.

Nous ne pouvons pas nous mettre à aimer une telle œuvre de destruction. Pour l’aimer, il nous faudrait être neutre, voir détester ce que nous aimions jadis. Or cela, nous ne le pouvons pas. Où devrions nous mettre la fameuse croix, sur cet axe de la peur et de l’amour, lorsque l’on éprouve toutes ces émotions? Il faudrait, je crois, la mettre ici:

 

Peter Columns

Entrepreneur, ingénieur spécialisé dans les technologies d’Intelligence Artificielle.

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