C’est la distance géographique qui a détruit la cellule familiale et la natalité française, bien plus que tout le progressisme des cinquante dernières années.
- Il est bien plus dur d’élever des enfants quand vous êtes isolés, sans famille proche. C’est ce qui permet aussi de passer d’un enfant à trois voir quatre. Faire garder des enfants est devenu hors de prix. C’est papy et mamie qui sont le réacteur nucléaire de la natalité. Sans compter les frères et soeurs qui ne peuvent plus se soutenir entre eux car ils sont tout simplement désormais dans des pays différents.
- Faire trois heures de trajet par jour pour aller au travail en ville représente autant moins de temps passé à s’occuper des enfants, voir à en faire. Ne pas pouvoir habiter en banlieue du fait de l’insécurité, ça implique un coût conséquent sur votre taux de fécondité.
- Il ne suffit pas de faire les enfants. Le réel problème n’est pas le manque de naissances mais l’absence d’assistance après la naissance. Et plus c’est dur, plus les risques de divorce sont élevés pour le couple qui se retrouve à gérer une tâche immense à deux seulement.
Je pourrais à ce sujet vous raconter une anecdote. Une fois, je revenais de mon travail. J’étais à l’époque encore sur Paris. Je me trouvais sur un quai de gare avec un jeune de mon âge. Le dernier train venait de partir mais j’avais réussi à trouver quelqu’un pour venir me chercher. J’ai alors proposé au jeune homme de revenir chez lui avec nous, ce qu’il avait accepté. Pendant le trajet je lui posa alors pas mal de questions.
Qui était-il? 28 ans. Jeune ingénieur en machine learning. Pas si bien payé que ça. En couple depuis 5-6 ans. Il travaillait à Paris, elle travaillait à Caen. Trois à quatre heures de transport chacun tous les jours. Ils ne se voyaient que le soir, vers 22h.
Depuis je me pose cette question: comment ces jeunes peuvent-ils faire des enfants avec une vie pareille?
Entrepreneur, ingénieur spécialisé dans les technologies d’Intelligence Artificielle.